L’ADEME a lancé en 2021 une étude visant à caractériser les impacts de la pandémie de COVID-19 sur le secteur du bâtiment et de l’immobilier à N+2 et N+3 par rapport au début de la crise, dans l’objectif de produire un panorama du secteur en intégrant aussi bien les évolutions de la demande que de l’offre.

La crise énergétique début 2022 a nettement orienté les comportements individuels et collectifs vers des attitudes plus sobres. Si la crise inflationniste impacte à la baisse les travaux des particuliers, ceux-ci sont davantage orientés vers les économies d’énergie. Près d’un quart des ménages qui maintiennent leurs projets de travaux les réorientent vers des gestes de rénovation énergétique afin de faire des économies. Enfin, le DPE et autres audits énergétiques occupent désormais une place centrale dans les choix des acquéreurs ou locataires.

En parallèle, l’étude identifie des aspirations en matière de logement dont la recherche d’une autonomie accrue. La tendance au faire soi-même s’est confirmée. Si l’implication des particuliers dans la réalisation des travaux plus techniques et ambitieux est moindre que pour ceux relevant d’un simple entretien ou embellissement du logement, elle demeure significative sur certains postes de travaux. Plus de 40% des propriétaires occupants concernés par des travaux d’isolation des parois se sont impliqués dans leur réalisation, en autonomie ou en coopération avec des professionnels ou des personnes de leur entourage possédant les compétences nécessaires. Concernant les équipements, le taux de remplacement des chaudières a baissé significativement, de 17% à 12% des travaux de rénovation énergétique, entre fin 2022 et fin 2023, au bénéfice de l’installation de pompes à chaleur réversibles qui ont progressé de 9 à 15%. Enfin, cette étude souligne le développement spectaculaire de l’autoconsommation énergétique à la suite de la crise sanitaire. Alors qu’avant 2020 il avait fallu quatre ans pour arriver à 100 000 installations chez des particuliers, dans les six mois qui ont suivi la fin de la pandémie de la COVID-19, ce sont 150 000 installations qui ont été enregistrées.

« Si l’étude s’est achevée avant le pic de la crise de la construction neuve, beaucoup commentée ces derniers mois, elle en a capté les prémisses. Les témoignages d’acteurs de la filière recueillis montrent leurs interrogations sur le modèle financier des investissements immobiliers, les réallocations d’actifs du tertiaire vers le résidentiel, les opérations de conversion foncière, le recyclage urbain… La transition écologique devient un relais de croissance pour répondre au cadre réglementaire et à la demande, à condition d’avoir la capacité à mettre en place les innovations techniques et organisationnelles nécessaires (prise en compte du ZAN, des risques climatiques, de la biodiversité…) » indique Cécile GRACY de l’ADEME.

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Graphique : Analyse cartographique – « Secteur du bâtiment et de l’immobilier x Transition écologique » & Recommandations – Ademe
Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par : Henri Delahaie et Jean-Claude Migette, Coda Stratégies
Coordination technique – ADEME : Cécile Gracy, Service Bâtiment, Direction Villes & Territoires durables